La poétique brute de la question chez Heller Levinson Par Mohsen Elbelasy
Depuis l’aube de la pensée humaine, philosophes et poètes se sont confrontés à la danse complexe entre l’introspection – le regard intérieur – et la nature même du langage que nous utilisons pour nous comprendre et comprendre le monde qui nous entoure. Ce questionnement, tant de la conscience que de l’expression, constitue un fil philosophique intemporel, continuellement repensé face aux enjeux et aux idées propres à chaque époque.
Les poètes ont toujours été au premier plan de cette interrogation permanente, leur médium se prêtant particulièrement bien à l’expression de l’inexprimable et à la remise en question des limites du langage. De l’imagerie fragmentée des modernistes aux tendances déconstructionnistes des écrivains postmodernes, la poésie a offert un terrain fertile pour explorer les écarts entre perception, sentiment et articulation.
Des poètes contemporains comme Heller Levinson perpétuent cette tradition. Son questionnement implacable, la fragmentation de sa syntaxe et la subversion des processus traditionnels de création de sens tentent de refléter la nature fragmentée et en constante évolution de l’expérience intérieure et du langage qui tente de la contenir.
L’art poétique d’Heller Levinson réside dans sa capacité à exploiter la puissance brute du langage dans ses formes les plus imprévisibles. En brisant la syntaxe, en détournant les définitions et en prônant la question, il crée un espace de désorientation linguistique qui invite à l’introspection et à repenser constamment la nature du langage, du sens et du monde dans lequel nous vivons. Ses poèmes nous rappellent avec force que le langage n’est pas seulement un outil de communication, mais une force constamment en évolution, susceptible de transformer toute notre compréhension de l’expression.
Cette fragmentation force une relecture radicale. Le lecteur doit s’aventurer parmi ces mots disjoints, reconstituant activement le sens à mesure que les règles habituelles se dissolvent. L’acte même de la lecture devient un exercice de déconstruction et de recherche d’une nouvelle compréhension.
Les frontières de la poésie contemporaine ont toujours été fluides, sujettes à réinvention et redéfinition au gré des générations d’écrivains. Alors que nous sommes en 2024, ces formes d’expression poétiques se développent avec une urgence et une audace renouvelées, propulsées par une communauté dynamique d’artistes innovants. Cette expansion reconfigure notre compréhension de ces genres, nous invitant à réévaluer la façon dont nous rencontrons et interagissons avec le langage dans l’espace poétique. Elle nous rappelle surtout que le langage poétique est un catalyseur d’introspection, d’émerveillement, voire de révolte contre l’ordre établi.
Cependant, son incarnation contemporaine va bien au-delà de l’imagerie onirique ou des techniques d’écriture automatique. De même, la poésie expérimentale a dépassé les préoccupations liées à la simple transgression des conventions poétiques, se plongeant dans des domaines où le processus de création lui-même devient un élément essentiel de l’œuvre. Cette dynamique place l’accent sur l’expérience de la poésie, bien au-delà de sa simple dimension littéraire.
L’œuvre du poète américain Heller Levinson illustre ces grandes tendances de la poésie surréaliste et expérimentale contemporaine. Sa poésie est marquée par un enjouement linguistique profond, par la déconstruction et la réinvention du langage à un rythme effréné. Les mots perdent leurs amarres conventionnelles, se fragmentent et fusionnent de façons nouvelles et surprenantes, devenant des entités sonores et visuelles autant que sémantiques. Levinson traite la langue comme une substance malléable, invitant les lecteurs à faire l’expérience des mots à travers leur son, leur forme et leurs associations plutôt que simplement à travers leur signification lexicale.
L’expérimentation de Levinson s’étend au-delà des mots individuels, perturbant la syntaxe et la forme globale. Les phrases se heurtent, les rythmes bégaient et s’accélèrent, et la grammaire conventionnelle cède sous la pression. Cette déstabilisation du langage n’est pas qu’une simple astuce stylistique ; elle reflète une investigation plus profonde sur les limites de la représentation linguistique. Lorsque les règles familières sont écartées, une énergie brute et imprévisible surgit dans l’œuvre, entraînant le lecteur dans un engagement viscéral avec le poème.
La poésie de Heller Levinson est une fouille de l’indicible, une célébration provocante des espaces nébuleux entre les significations et les formes fixes. Son travail représente une contribution significative à la lignée de la poésie expérimentale, défiant les notions conventionnelles du langage, de la forme et de la nature de la connaissance poétique.
Levinson attire notre attention sur le « pore », un symbole aux multiples facettes fonctionnant à un niveau physique, métaphorique et philosophique. Physiquement, le pore représente ces ouvertures minuscules sur les surfaces ou entre les particules. Métaphoriquement, il devient l’espace liminal où l’informe précède et influence la formation – une zone puissante de vide « riche en possibilités ». Philosophiquement, le pore renvoie à une exploration phénoménologique des intervalles étudiés par Merleau-Ponty, soulignant l’importance de ce qui réside entre les « choses » définissables.
Cette focalisation sur le pore perturbe la primauté des objets solides et des définitions fixes. Au lieu de se concentrer sur une signification stable, le poème de Levinson regorge de mots qui suggèrent ouvertures, passages et fluidité : « orifice », « débouche », « coaguler » et « inviter ». Ces mots défient toute notion de structure établie, encourageant le lecteur à participer au processus actif de création de sens.
Son poème est aux prises avec la question : « Où dans le pore est l’extractible ? » Il invite à se demander si ce qui réside dans l’espace entre les choses peut être identifié, saisi et transformé en quelque chose de concret. Cette question résonne tout au long du poème, Levinson explorant la tension entre le désir d’articuler et l’insaisissabilité inhérente au cœur du langage.
Le poète s’engage dans un jeu de mots qui met en évidence le potentiel à la fois constructif et destructeur du langage. Des mots comme « creuser », « tordre », « tourner », et « déformer » suggèrent une torsion violente, une tentative d’extraire quelque chose du pore. Pourtant, d’autres mots comme « tresser », « virevolter » et « tisser » font allusion à un processus de tissage et de création plus ludique. Cette dynamique suggère que le langage peut être utilisé pour dénicher des significations cachées ou pour en construire de toutes nouvelles.
Levinson met en avant les aspects physiques et incarnés du langage. Le poème vibre d’images viscérales, des « lèvres » qui « palpitent » au « étranglement-luxation-veine-craquement-roulement » qui souligne les origines corporelles de la production verbale. Cette qualité tactile perturbe la notion abstraite du langage en tant qu’idée pure, nous rappelant que les mots sont générés par des corps physiques.
L’accent mis par le poème sur les onomatopées renforce cette expérience viscérale. Des mots comme « titiller », « cartilage » et « voleter gouvernail papillon » produisent des sons qui imitent les actions et les sensations physiques qu’ils décrivent. Cette technique brouille les frontières entre le son et le sens, suggérant que le langage peut évoquer des expériences incarnées ainsi que des concepts intellectuels.
Le poème de Heller Levinson est un poème provocateur et complexe qui n’offre pas de réponses faciles. Il invite les lecteurs à embrasser l’instable, l’indéfini et l’entre-deux comme des espaces de potentiel infini. En se concentrant sur les pores, sur son oscillation entre l’extraction et l’exploration, et sur son insistance sur la physicalité du langage, le poème crée une expérience unique, immersive, intellectuelle et viscérale. La poésie « Hinge » de Levinson nous oblige à reconsidérer la nature fondamentale du langage et les possibilités infinies qu’il offre pour explorer les frontières poreuses de notre monde et de notre existence.
“Les Récitations Abyssales”
Au cœur de la création par la destruction se trouve un rejet de la notion traditionnelle selon laquelle la création artistique est uniquement un acte de construction ou d’addition. La poésie expérimentale contemporaine pousse encore plus loin ce processus de déconstruction et de réassemblage. Elle embrasse le son comme une matière première, souvent séparé de ses liens sémantiques traditionnels. Les poètes jouent avec la texture des syllabes, le rythme des phonèmes et la dissonance de collisions de mots inattendues. Le résultat est une forme de sculpture sonore, où le pouvoir évocateur du son transcende les limites du sens littéral.
La poési e moderne et contemporaine démontre que la destruction n’est pas une force antithétique à la création ; elle peut être un catalyseur nécessaire. En perturbant le confort du familier, les poètes ouvrent des voies à de nouvelles significations et expériences sensorielles. Par la manipulation expérimentale du son et de l’image, ils déconstruisent les conceptions conventionnelles de la forme poétique et nous invitent à entrer dans un royaume passionnant de jeu linguistique et perceptuel. Le travail qui en résulte est une exploration continue du potentiel de renaissance à partir des ruines du connu.
“Les Récitations Abyssales” de Heller Levinson n’est pas un recueil de poésie ; c’est une détonation. Les poèmes sont des grenades soniques, une cacophonie orchestrée de langage démembré. Levinson ne construit pas de jolies petites maisons de vers ; il dynamite les structures de la poésie traditionnelle et se délecte du glorieux chaos de ce qui reste.
C’est une poésie qui se veut un cri primal. Dans des poèmes comme “Abyssal Cavort” et “Abyssal Rumpus”, le sens est brisé, reformé et à nouveau brisé. Les mots s’entrechoquent comme des autos tamponneuses – “xylophones”, “rhubarbe”, “saxophone”. Il y a une qualité incantatoire, une répétition fiévreuse qui suggère une descente dans la folie rituelle, une célébration de l’absurde.
Remarquez comment Levinson joue avec les attentes. Dans “Abyssal Flare”, vous avez des fragments de phrases familières (“fiery flint”, “fleck frolic”) arrachés et remodelés en déclarations cryptiques, presque sinistres. L’effet est discordant, nous forçant à confronter le langage non pas comme un véhicule de sens clair, mais comme une entité volatile et changeante.
La relation de Levinson avec l’abîme n’est pas celle de la peur, mais d’une étrange exaltation. Considérez le refrain répété “jump daily/ madly” – le vide n’est pas un gouffre terrifiant, c’est un terrain de jeu pour défier les lois du vers. L’adresse directe “Abîme: / l’annulation qui instige; / l’absence qui accomplit” révèle une fascination pour le paradoxe de la création par la destruction.
Certains pourraient voir ces œuvres comme des puzzles linguistiques impénétrables, mais c’est à côté de la plaque. Il ne s’agit pas de décodage intellectuel. Considérez le punch brut et viscéral de “Abyssal Leak: / lesion / lambent ebb”. Levinson joue avec les qualités sonores et visuelles du langage et nous atteint à un niveau plus profond que le récit ou la métaphore.
“Les Récitations Abyssales” est une poésie de rupture et de révolte. C’est un doigt d’honneur aux notions traditionnelles de sens et de sensibilité. Au lieu de cela, Levinson nous invite à descendre dans un maelström de son et d’image, embrassant le frisson de perdre le contrôle, de rencontrer l’essence brute du langage mis à nu. En fin de compte, il nous demande non pas de comprendre, mais de vivre la poésie comme une pure sensation, comme une sorte de plongeon extatique dans l’inconnu.
Shift Gristle
Dans son ouvrage “Shift Gristle”, Hiller Levinson traverse une forêt de tensions sensorielles poétiques, où il établit un nouveau concept poétique pour le collage de mots avec des lois sémiotiques non conventionnelles.
Sous sa plume, les mots se transforment en notes de musique, comme si vous lisiez une mélodie de jazz qui fond vos émotions ou un concert de rock endiablé qui libère votre imagination de toutes contraintes.
Levinson construit une mosaïque poétique visuelle, explorant des idées et des émotions complexes que les poèmes traditionnels ne révèlent pas.
Il fusionne l’impact sensuel et l’arrangement visuel des mots pour leur sculpter de nouvelles significations. Chaque vers possède une puissance interne, et chaque mot suscite ses propres émotions, indépendamment de son contexte.
Le génie de Levinson transparaît dans sa capacité à mêler le son, le sens et l’arrangement formel des mots dans le texte poétique, ce qui aboutit à une thèse poétique magistrale qui redéfinit la linguistique poétique moderne.
Les associations se font spontanément, et les significations sonores débordent, transportant une aura de non-poétique.
L’harmonie entre le son d’un mot et son sens devient un principe directeur de l’intuition poétique de Levinson.
Levinson retisse une logique constructive du langage unique, transcendant les frontières de la linguistique traditionnelle.
Il élargit ses textes avec de nouveaux horizons sémantiques, utilisant le son et la vue pour créer des connexions sémiotiques inédites et croisées entre le son, le monde des émotions et les impressions complexes.
Levinson apporte de nouvelles possibilités à l’imagerie poétique, nous étonnant par sa capacité à passer d’une image à l’autre à travers des paradoxes étonnamment divers.
Il transforme les outils et objets du quotidien en éléments porteurs de significations sémiotiques profondes.
L’intensité des émotions atteint parfois un point d’extase ou de désespoir pour tous les objets inanimés qui entourent le poète.
Levinson invente une technique de construction unique qui lui permet de dévoiler ses outils au lecteur, rendant acceptable même l’absurde absolu.
Le texte devient une série de flashs qui révèlent une vérité qui peut être acceptée pour une simple raison : c’est de la poésie à l’état pur, à travers laquelle Levinson ne cherche jamais à séparer le moi de l’objet de manière sûre, mais plutôt à fusionner les deux.
Levinson possède un désir qui alimente l’architecture de son imagination et la physique illimitée de sa poésie.
Le monde physique devient le reflet de la psyché intérieure, sans distinction entre les rouages du monde et ceux du moi.
La dialectique du rêve s’entremêle à la mécanique du texte, imprégnée de la connexion absolue entre le symbole et l’objet poétique et de la transparence des rapports entre la liberté de l’imagination et l’agonie de l’errance dans les mystères de la veille vécue.
Je vous invite à embarquer pour un voyage dans l’univers poétique de Hiller Levinson, où vous découvrirez une forêt de tensions sensorielles, une mosaïque de mots et d’images, et des notes de musique qui libèrent votre imagination.
La Poétique du Questionnement dans “Query Caboodle” de Heller Levinson
“Query Caboodle” de Heller Levinson réinvente l’acte même de la création poétique. Il transforme le langage en un état de flux constant, défiant le lecteur de trouver un sens non pas dans les affirmations, mais dans le potentiel illimité de l’interrogatif. Son questionnement implacable devient un outil philosophique, sondant les limites de la certitude linguistique et nous incitant à réévaluer nos systèmes de connaissance.
Au-delà de la simple pose de questions, Levinson fragmente et subvertit activement les attentes poétiques traditionnelles. Les mots sont souvent réduits à de simples syllabes et déconnectés de leurs contextes habituels :
Cette technique désassemble les éléments constitutifs mêmes du langage, forçant une confrontation avec le sens à son niveau le plus fondamental. Nous sommes amenés à considérer l’essence de concepts tels que le “lieu” ou la “communauté”, leurs frontières s’estompant et s’élargissant pour englober de multiples interprétations.
L’œuvre de Levinson s’épanouit dans le paradoxe. Le simple peut devenir remarquablement complexe, renversant la logique. Prenez son exploration de l’« appétit », remettant en question sa relation traditionnelle au désir et à la couleur. Il demande : “Quelle part de l’appétit est incolore ?”. Cela déstabilise la notion même d’« appétit », souvent associé à l’envie et à une imagerie vibrante. Ses questions nous obligent à affronter les limites des associations attendues et à rechercher de nouvelles interprétations.
L’engagement de Levinson avec le concept de Clayton Eshleman d’« incidents primaires » souligne sa fascination pour la construction de systèmes de significations individuelles. Cette fascination l’amène à rejeter les structures rigides des moments déterminants. Il propose plutôt un modèle d’évolution continue, suggérant “qu’il pourrait y avoir des ajustements quotidiens continus. Une profusion de si profonds ‘orientants'”. Cette acceptation de la fluidité et de la subjectivité situe le travail de Levinson dans une conversation plus large sur la connaissance et la perception.
Les forces élémentaires, en particulier le vent, servent de métaphores riches tout au long de “Query Caboodle”. Levinson personnifie le vent, l’imprégnant d’une tension psychologique : « Le vent s’enroule-t-il ? / amasse-t-il ses forces avant le déchaînement ? Cette transformation d’une force naturelle en une entité réfléchie appelle à l’introspection, nous incitant à examiner nos paysages intérieurs marqués par des moments d’immobilité et de soudaine montée d’émotions fortes.
La lecture de “Query Caboodle” est un acte performatif. Levinson place la responsabilité de la création de sens directement dans le domaine du lecteur. Le questionnement incessant n’est pas destiné à fournir des réponses claires ; c’est plutôt un catalyseur pour l’exploration personnelle. Levinson rompt avec les conventions poétiques, faisant de nous non pas des récepteurs passifs de ses mots mais des participants actifs à une interrogation continue du monde qui nous entoure.
Les questions comme portails dans la poésie contemporaine
La poésie a de tout temps intégré la question comme mode d’expression fondamental. Cependant, dans les mouvements littéraires expérimentaux et surréalistes contemporains, la question elle-même transcende la simple enquête. Elle devient un outil de perturbation, de subversion, et une passerelle pour repenser les limites du connu.
Dans le domaine de la poésie expérimentale contemporaine, la question est à la fois forme et contenu. Les poètes démantèlent les structures traditionnelles des phrases, de la syntaxe, et même les éléments constitutifs des mots. Ils s’opposent à la nature déclarative présumée de la poésie, privilégiant les possibilités ouvertes de l’interrogatif. La question devient un catalyseur pour :
Des questions comme “Où dans la / marge / est / la fibrillation ?” (extrait de “Query Caboodle” de Heller Levinson) déconstruisent et sapent notre confiance dans la capacité du langage à définir la réalité. La logique linéaire cède la place à un paysage conceptuel large et multiforme.
Les questions ouvertes impliquent activement le lecteur en tant que co-créateur de sens. Le poète n’offre plus de réponses mais invite plutôt à un dialogue collaboratif où l’interprétation devient fluide et personnelle.
Des poètes comme Levinson tournent souvent la question vers l’intérieur, interrogeant l’acte même de la création poétique. La question “Quelle part de la peinture / dépend d’un mur ?” remet en cause notre compréhension des limites qui façonnent l’expression et la perception artistiques.
L’adoption de la question par la poésie expérimentale contemporaine trouve un fort parallèle dans le mouvement surréaliste. Les surréalistes ont défendu le pouvoir de l’inconscient, de l’illogique et de l’onirique pour révéler des vérités cachées que le langage traditionnel obscurcissait.
Les surréalistes ont également utilisé des questions pour perturber les schémas de pensée rationnels. “Qu’est-ce que savoir ? / Est-ce un mouvement vers la discipline ?” L’œuvre de Levinson déconstruit le lien entre connaissance et ordre, faisant allusion à des formes de compréhension alternatives, plus intuitives.
Par des juxtapositions inattendues alimentées par des questions, les surréalistes cherchaient à générer un sentiment de merveilleux, à révéler l’extraordinaire au sein du banal.
He leer Levinson privilégiait la spontanéité et prenait souvent la forme de questions posées à l’inconscient, à la recherche de réponses non filtrées et irrationnelles.
La question transcende la poésie purement écrite, se manifestant puissamment dans le domaine de la poésie visuelle contemporaine. Ici, l’interrogatif peut s’intégrer à :
La façon dont les questions sont disposées visuellement perturbe les schémas de lecture linéaires. Les relations spatiales entre les mots, l’utilisation de l’espace négatif et même la forme du point d’interrogation deviennent des éléments de composition, créant des couches de sens.
La poésie visuelle juxtapose souvent des questions à des images, créant une dissonance délibérée ou des résonances inattendues. Ce dialogue interrogatif entre le mot et l’image oblige le lecteur à reconsidérer l’interaction entre le vu et l’articulé.
La poésie visuelle peut intégrer l’acte de questionnement dans des performances, des installations et des médias numériques, dissolvant davantage les frontières entre le lecteur, l’écrivain et l’incarnation physique du poème.
J’espère voir Heller faire cela bientôt, ou un artiste visuel accomplir cette mission pour lui, afin d’incarner ses êtres poétiques écrits dans les veines d’un médium visuel.
la voix unique de Heller Levinson offre une expérience profondément introspective. “Query Caboodle” remet en question nos hypothèses les plus fondamentales sur le langage, le sens et la nature de la connaissance elle-même. Sa poésie est un témoignage du pouvoir illimité de l’enquête, nous invitant à un voyage de découverte constante et à une réévaluation du monde que nous pensons connaître.
Mohsen Elbelasy
Artiste surréaliste, poète, chercheur et rédacteur en chef égyptien du magazine surréaliste “The Room Surrealist Magazine” et de sulfur-surrealist-jungle.com. Également co-directeur de plusieurs expositions internationales axées sur le surréalisme :
l’Exposition Internationale du Surréalisme, Le Caire – Saint-Cirq-Lapopie (2022)
Echoes of Contemporary Surrealism /Alexandrie /Budapest (date non précisée)
ECHOS SURRÉALISTES CONTEMPORAINS 2024 – LOUXOR / SAINT-CIRQ-LAPOPIE / BUDAPEST / ALABAMA / TOULOUSE / PARIS