Un bosquet de bras et de jambes sans queues / MoHSEN Elbelasy
Translated by /Pierre petiot
La scène :
l’œil crache une fumée échevelée
Les bouches salées migrent vers un désert rouge
Nous dormons dans la salive d’une hyène salace.
L’image est parsemée d’allumettes
Appuyé sur une béquille,
portant un sac déchiré
Alors…
L’éléphant brûlé est couché et il y a un clou entre ses sourcils …
Le chasseur avale les colonnes d’ivoire et sourit…
Mon visage de bois se fend en corps sans trous
Je retourne dans l’allée des hiboux qui rampent
comme une pierre sans main
Pour lever les signes de rejet gélatineux
J’évoque toutes les profondeurs des prophéties sèches
Comme nager dans une mare de saindoux
Bien des soldats ont crié comme des coqs sur mes paupières
Et les babillages deviennent des essaims de sauterelles
qui affluent à mes oreilles… ..
Je lèche les maisons couvertes des peaux de papillons de bordels…
Je bois du goudron pour faire briller le cristal entre mes cuisses! ….
Je dors dans les tanières de la paresse pour baiser toute une armée d’algues phosphorescentes qui fument du cannabis
et laissent échapper une fumée noire de leur cul brillant.
*******
Le son :
vert brûlé
J’ai gardé toute la musique des jungles carbonisées sur ma langue…
Et j’ai volé toutes les bulles d’ombre et les ai jetées dans les vallées percées de mes poches.
Et après la certitude que le plafond est un dictateur, avec
les chaînes des lépreux et sans guérir jamais…
Et la lutte des souhaits qui s comme un chat tombe du ciel.
Après m’être assuré de tout ça,
J’ai percé mon cou,
dont sont sortis des cascades de poignards mortels pour tuer ma mémoire…
La forme :
une matrice de désir en zigzag et de taches de sang.
La neige est plus rouge que le vagin de la haine, et des veines d’indifférence entourent le cou d’une couleur écarlate,
La couleur de l’horreur des enfants qui meurent.
La faim :
une souris écorchée qui joue au billard avec sa tête amputée!
Le charbon de bois est teint en jaune.
Le sang :
des vagues sur un rivage doré
La scène encore :
Le récif des coraux qui s’avalent les uns les autres.
L’image est une poupée
La fumée est une poupée
La paresse est un épouvantail pulsatile de napalm refoulé.
La poupée n’est que de l’air noir et vide
La mémoire ne mange pas les drapeaux en feu
Nous sommes sans oreilles pour la dévorer
Dans l’absence d’oreille, pas d’autre oreille, pas d’oreille ici, non, non
Mais à mon front est accroché un oeil
Et
à l’intérieur de cet œil se trouve un autre œil,
Dans la ville du besoin,
toutes les rivières coulent vers les trous de vos culs.
Vers la honte de la vérité et l’interdiction de respirer.
Vers moi.
Je ne suis pas ici
By / Mohsen Elbelasy
The darkness and the violence of our day… dream
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